J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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lundi 3 avril 2017

Joe Dassin (four down, six to go)

Un peu pour me faire pardonner de mon poisson d'avril qu'Audrey a gobé alertement (attention aux arrêtes, Audrey), voici la suite de ma série des 10 artistes ayant le plus compté pour moi. Comme à chaque fois, y'a de quoi terroriser sa bande passante et gaver son disque dur. Ce post est pour toi, Audrey, voici donc non pas l'album de Joe Dassin que j'avais posté il y a des lustres, mais une presque intégrale. Je dis presque, parce que manquent ici ses nombreuses reprises en italien, japonais, espagnol... qui n'ont pas grand intérêt. J'y ai juste inclus celles de L'Eté Indien (dans la langue de Bismarck, c'est à mourir de rire), ainsi que quelques chansons originales éditées uniquement pour le marché teuton. Les reprises en anglais y sont, de même que, normalement tous les titres parus uniquement en 45 tours.

C'est donc une véritable caverne d'Ali Baba de 1,5 Go que je vous propose, à tous ceux que l'évocation du grand Joe n'effraie pas, et que la curiosité poussera à re-évaluer. Il y a évidemment à boire et à manger, du sublime au ridicule (le duo avec Carlos), et entre deux des choses qui vous tourneront la tête et le coeur - ou l'estomac - en fonction de votre état.

Le brave Konrad Lorenz démontra dans les années 60 ou 70, je ne sais plus, qu'un oisillon qui sort de l'oeuf prend le premier animal qui bouge pour sa maman. Entre Joe et moi, c'est exactement ça. Mes premiers babillements ont été zaï zaï zaï, quand Siffler Sur La Colline passait sur la radio paternelle, et jusqu'à l'âge de 10-11 ans je crois n'avoir rien considéré de plus essentiel que mes 45 tours du bigleux américain. De là, transition brutale vers Dylan et Zappa puis tout le reste, mais même lorsque les adolescentes hormones pustulaient sur ma face, je n'ai jamais vraiment tué le père, docteur, et à ce jour encore mon Oedipe penche vers l'auteur de l'Amérique.

J'ai déjà tout dit ce qu'il y avait à dire sur Joe Dassin : un passeur immense, malheureusement récupéré par la variété verdâtre. A partir de l'Eté Indien (1975), les perles se font rares, trop occupé qu'était son staff à dénicher le prochain tube qui tue, en raclant les bas-fonds de la variété italienne de l'époque. N'empêche, avant cela, dans la France de Pompidou, je ne vois guère que lui à avoir proposé du Johnny Cash (A Boy Named Sue), du Johnny Nash (Hold Me Tight), Joni Mitchell (Big Yellow Taxi), Stevie Wonder (Sir Duke), Gordon Lightfoot (plein), Ian & Sylvia (You Were On My Mind), Neil Diamoond (Crackling Rosie), et je passe sur les ratages (Bob Marley version slow de l'été, euh...)

On pourra bien sûr lui reprocher de n'avoir pas été un chanteur à texte. Lui même s'en défendait, arguant qu'il était bien plus difficile et valorisant de trouver la chansonnette qui mettrait du baume au coeur de milliers de personnes plutôt que d'ânoner des revendications politiques pour une minorité en pull en chèvre. Plutôt d'accord, en fait. Et Brassens même s'amusait de ses Dalton. Et Dassin avait sauvé la mise de Bobby Lapointe. Et juste avant de claquer, le Joe s'était juré de laisser tomber tout ce cirque pour ne plus chanter que ce qu'il aimait, du country-blues à la Tony Joe White.

Alors au-delà des tubes, qu'on pourra compiler pour sa prochaine fête entre collègues de boulot à la Tranche-Sur-Mer, je vous invite ici à piocher dans le bizarre : les chansons inconnues des compilations, les faces B. Les pépites sont légion. Textes un peu con-con, mais arrangements à tomber. Un Peu De Paradis, La Chanson Des Cigales, Le Roi Du Blues, Ton Côté Du Lit, ces choses-là...

Alors encore désolé pour la blague, Audrey, ceci - promis - n'est pas un poisson d'avril.

Attention, le lien wetransfer ne fonctionnera qu'une quinzaine de jours, récupérez tout ça très vite, même si cela se trouve facilement chez nos amis russes...

11 commentaires:

  1. Faut dire que j'étais chez toi le 2 avril et que les poissons étaient passés (mais bon j'aurai certainement été ferrée parce que j'étais surtout en Week-end et non une victime potentielle à cette tradition honteuse!!!! Je plaisante bien entendu).

    Je te rejoins sur les textes. Même s'ils paraissent parfois légers, ils ne sont pas dénués d'élégance et de profondeur. Et il faut certainement plus de talents pour rendre profond un texte léger que d'assommer son monde avec un pensum moraliste et moralisateur et bien pensant... Par exemple, salut les amoureux. OU Et si tu n'existais pas. C'est loin d'être évident de dire ces choses sans tomber dans le ridicule.

    Et s'il faut tomber dans les poissons d'avril pour avoir de tel cadeau, alors l'an prochain j'y saute à pieds joints de bon coeur.
    Merci pour le très gros cadeau qui risque d'être un petite cure de jouvence pour moi (même si je ne dois pas avoir entendu ses premières œuvres).

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    1. Tu devrais découvrir ici mille merveilles, surtout si jusqu'alors tu t'es tenue aux "best of" du grand Joe. Sans vouloir minimiser le génie de ses chansons tubesques, les faces B et les "autres" chansons des albums sont parfois magistrales. Je te souhaite bien du bonheur...

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  2. Bravo!!!!!!!!
    Sardou et Dassin!
    J'espère que bientôt quelque chose comme Léo Ferré, Serge Gainsbourg,Serge Lama,etc...
    Merci!!!

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    1. Merci pour ce commentaire. Malheureusement, Sardou n'était qu'un poisson d'avril. Il y a trop de gens qui aiment ses chansons pour de mauvaises raisons (le 1er degré...) pour que je n'aie envie de les attirer ici. Quant à Serge Lama, comment dire... je préfère les Stooges.

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  3. C'est pas le peine de se moquer d'Audrey parce moi, les premiers artistes qui m'ont fait comprendre qu'il n'y avait pas que les Compagnons de la Chanson, dont mon père nous rebattait les oreilles à longueur d'année, furent Joe Dassin Claude François, Michel Sardou, Jojo, Eddy et tous ceux qui balançaient un peu de watts !!!!!

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    1. Ho je me moque pas ! tu avoueras quand même que mon plaidoyer pour Sardou értait un peu... exagéré (le comparer aux Kinks, fallait oser...). C'est pas tant Sardou qui m'agace que son public qui le prend au 1er degré et qui aime ça...

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  4. J'atterris ici par hasard, grâce au blog de Jimmy.

    Joe Dassin est une obsession, il y a des phases de boulimie où j'écoute son intégrale pendant des jours. Il y a quelque chose dans la voix, une retenue, une consolation, un côté "la vie réserve plein de belles choses, on les observe de loin mais bon, ce n'est pas trop pour nous, et ça finit bien vite". Pour être franc, j'aime beaucoup plus ses ballades plombées que les adaptions anglo-saxonnes. On l'imagine le regard vague, un sourire triste, une sorte de saudade à la française.

    Quant aux textes, ils sont parfaits.

    A chaque plongée, on ressort avec un chef d'oeuvre négligé les fois précédentes. La dernière épiphanie c'est "On S'en Va" — la plus belle chanson du monde ?

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    1. Pas mieux. Merci pour ton commentaire. Oui, "On S'En Va" est très certainement la plus belle chanson du monde à mon avis, aussi.

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    2. Merci à toi : je viens de lire le passé du blog, on doit avoir des chromosomes en commun.

      Je n'ai qu'un mot de passe :

      Dark Star -> El Paso -> Must Have Been The Roses -> Jack Straw

      Pour le drogué, tout est dans le "->" à la lecture des playlists.
      Amitiés

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  5. Bonjour à toute l'équipe de Jeepeedee,

    Ici Laura de l’agence RP Ephélide (Rock en Seine, Eurockéennes, Chinese Man, Vitalic, …)
    Enchantée ☺

    Un petit mail pour savoir si vous seriez intéressé-e-s de recevoir nos différentes actus musicales (festivals, concerts, albums…) pour d’éventuelles publications pour votre site ?
    Si oui, n’hésitez pas à me communiquer vos coordonnées complètes (postale,mail)

    Si oui n'hésitez pas à me recontacter à l'adresse suivante : promoweb@ephelide.net pour transfert de notre feuille de news.

    Bonne journée,
    et j'espère à très bientôt !

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  6. Bon, je saute le Sardou, chronique qui mérite tout de même d'être conservée, tu as dépassé le poisson d'avril... Le Dylan? Je pique ta chronique et je m'en vais écouter le pépère en pensant que j'aimerai probablement car j'aime ce répertoire. Mais le Joe, une chanson. Je vais un peu m'étendre, tant pis. Après tout ce n'est qu'un commentaire ;-)
    A une époque je me faisais aider pour compiler des titres qui cumulaient plusieurs chansons en une. Comme le "Bohemian Rhapsody" de Queen. Et un membre m'avait proposé "Le Jardin du Luxembourg" que j'avais bien aimé, à ma surprise, même si l'orchestration ... Étrange comme une chanson et ses vers de mirliton peut soudain se graver dans son émotion. depuis deux ans je me l'écoute régulièrement. Cela n'a pas la puissance de grands poèmes et poètes. Mais elle me guide, cette façon de tracer ce chemin de la tristesse, puis la mélancolie pour finir sur une note énergique. Alors je me suis promis que moi aussi j'irai au Jardin du Luxembourg... et pas seul. Merci JeePeeDee (Note en ce samedi 8/4 il n'y a plus qu'une journée pour télécharger!! le Joe)

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